Présente sur le pourtour Méditerranéen, la Diane est un papillon aux ailes jaune pâle marquées de formes noires avec quelques points rouges et bleus. Son nom a été emprunté à la mythologie gréco-romaine : Diane, sœur d’Apollon, est la déesse de la chasse. De taille modeste (4 à 5 cm d’envergure), la Diane vole de mi-mars à fin mai. Cette espèce est très vulnérable car le régime alimentaire des chenilles repose exclusivement sur une plante, l’Aristoloche, qui n’est présente que sur des territoires précis.

Une amitié de longue date avec l’Aristoloche

La Diane et sa plante hôte, l’Aristoloche, forment un couple emblématique des zones humides méditerranéennes. 

L’Aristoloche est une plante vivace de 20 à 60 cm de hauteur qui affectionne les berges des cours d’eau et les fossés herbeux. Ses feuilles sont lisses, arrondies et en forme de cœur. Cette plante est appelée plante hôte de la Diane car elle est nécessaire dans le cycle de vie du papillon. C’est sous les feuilles de cette plante que les femelles Diane pondent leurs œufs. Ensuite, les chenilles cherchent refuge dans les fleurs et se nourrissent des feuilles. L’Aristoloche contient un composé fortement toxique qui la protège des herbivores. La Diane résiste à ces substances nocives mais en tire aussi parti. Les chenilles accumulent la substance toxique et deviennent alors inconsommables, de même pour les papillons adultes qui avertissent les prédateurs de leur toxicité par les couleurs vives de leurs ailes. 

Une espèce menacée

La diane est classée comme espèce protégée en France. La distribution de ce papillon étant très locale, et liée à la répartition de sa plante hôte, l’Aristoloche, sa protection est d’autant plus ciblée. L’habitat des Aristoloches peut être menacé par l’urbanisation, le drainage des zones humides, l’extension des surfaces agricoles ou encore un débroussaillage intensif. 

La Diane a un rôle de pollinisateur et est la proie d’autres espèces animales. Sa disparition impacterait alors plusieurs autres espèces animales et végétales. Ce papillon, comme tous les animaux, fait partie de la merveilleuse création de Dieu et nous sommes appelés à en prendre soin !

Ce que fait A Rocha France

Deux populations de Diane (Zerynthia polyxena) sont présentes sur deux sites gérés par l’association A Rocha France au sein des marais des Baux, dans le Sud de la France.

Depuis 2012, la Diane fait l’objet d’un suivi de population annuel au sein des marais des Baux, une zone humide située au sud du massif des Alpilles, en Provence. Ce suivi vise à connaître la dynamique des populations de Diane et l’effet éventuel des actions de gestion mises en place. Les deux populations présentes sont ainsi suivies régulièrement au moyen d’un protocole de recensement basé sur la Capture, le Marquage et la Recapture des individus (CMR). Ces suivis sont effectués dans le cadre d’une dérogation administrative valant autorisation de capture. Ces populations de Diane font également l’objet d’une gestion spécifique, avec la mise en œuvre d’une fauche tardive qui permet de favoriser le développement des Aristoloches, plante hôte de la Diane, tout en limitant les risques de destruction d’individus (chenilles).

Le plan de gestion mis en place en 2012 préconise la fauche de la végétation pendant l’hibernation des Dianes pour ouvrir le site sans nuire aux individus présents. En effet, l’intérêt ici est de permettre l’accroissement de la population d’Aristoloche et donc le maintien, voire l’expansion de l’habitat favorable à la Diane, afin d’étendre son aire de répartition. Plusieurs suivis ont été mis en place dans le cadre de ce plan de gestion afin de suivre les populations et évaluer la gestion mise en place. Il était notamment prévu un suivi de l’Aristoloche par le comptage des pieds sur quadrats répartis selon la gestion réalisée.

Suivi de deux populations de Diane dans les marais des Baux, 2023

Suivi d’une population de Diane et évaluation préliminaire de l’effet de la fauche tardive sur les aristoloches, 2021