La chauve-souris : un animal protégé en France
Chaque année, la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) organise la Nuit Internationale de la chauve-souris (International Bat Night), afin de faire découvrir à un large public ce mammifère fascinant et souvent craint. Cette année, c’est le 27 et 28 août 2022 : l’occasion de se pencher un peu plus sur ces petits mammifères, sur leur mode de vie, et sur les menaces qui pèsent sur leur existence.
Ce qu’il faut savoir sur les chauves-souris
– Elles sont utiles. Dans les greniers, elles ne rongent pas les câbles électriques, ni les isolations. En Europe, les chauves-souris sont quasi exclusivement insectivores. Elles peuvent consommer en une nuit près de la moitié de leur poids en insectes variés, comme des moustiques, des mouches ou encore des papillons de nuit. L’hiver, les insectes étant inactifs, les chauves-souris entrent en léthargie. Leur température corporelle s’abaisse considérablement et leurs rythmes cardiaque et respiratoire ralentissent. Elles sont alors très fragiles et tout dérangement peut leur être fatal en raison de la dépense d’énergie nécessaire au réveil.
– Elles ne sont pas prolifiques car elles ont une reproduction lente. Si l’accouplement a lieu en automne, la fécondation est différée et la gestation ne commence qu’au printemps. Les femelles se regroupent en colonies dans un gîte de mise bas : combles, arbres creux… Après deux mois de gestation en moyenne, chacune donne naissance à un unique jeune. Cette faible reproduction rend les populations de chauves-souris très sensibles à toutes les causes de mortalité (voir ci-dessous).
– Elles jouent un rôle écologique essentiel et sont de véritables indicateurs de la bonne santé d’un écosystème. Leur présence indique en effet celle d’insectes et montre que les écosystèmes sont suffisamment en bonne santé pour qu’elles puissent y vivre. Les chauves-souris représentent à elles seules 20% des mammifères mondiaux.
– Actuellement, on compte plus de 1200 espèces réparties dans 18 familles. En France, 34 espèces ont été recensées dont 8 sont aujourd’hui menacées et 8 autres quasi menacées. Les raisons de leur régression s’expliquent en partie par :
=> La disparition ou la modification des gîtes : rénovation des bâtiments ou des ponts, fermeture de l’entrée des gîtes souterrains, abattage des arbres à cavités, éclairage des monuments…
=> La transformation de leur domaine vital (routes de vol et terrains de chasse) : densification du réseau routier, abandon du pâturage extensif, destruction des haies, disparition de zones humides, homogénéisation des boisements, artificialisation des cours d’eau, pollution lumineuse
=> Les dérangements durant l’hibernation ou la reproduction
=> L’utilisation de produits chimiques : traitement de charpentes, pesticides, antiparasitaires…
=> La mortalité directe : prédation par le chat domestique, développement éolien (via la modification de la pression de l’air), collisions routières…
En France, toutes les chauves-souris sont protégées suite à la loi de protection de la nature de 1976 : il est strictement interdit de les détruire, de les transporter ou de les commercialiser, ainsi que de détruire ou détériorer leurs habitats.
Venez découvrir les chauves-souris du Domaine des Courmettes
Mardi 30 août à 20h, le Domaine des Courmettes vous propose de découvrir la vie fascinante des chauves-souris avec Solène Baguet, écologue de SB Biodiversité. Lors de cette balade de 2h environ, nous serons munis d’un détecteur à ultra-sons pour écouter leurs cris et nous laisser surprendre par leurs particularités !
Mieux connaître les chauves-souris de la Vallée des Baux
L’année dernière, l’équipe d’A Rocha a mené une vaste étude sur les chauves-souris fréquentant les marais de la Vallée des Baux. Basées sur l’écoute et l’enregistrement des sons émis par les chauves-souris pour se localiser, les données recueillies vont nous permettre de mieux connaître les espèces présentes et leur répartition sur le territoire. L’objectif est d’en tirer des préconisations afin de contribuer à mieux gérer ce territoire riche et fragile pour favoriser les chauves-souris. Le rapport d’étude sera publié bientôt !