La Liste rouge des espèces menacées révèle la situation préoccupante des mille-pattes et des perles de France métropolitaine

Une espèce sur cinq de mille-pattes dits « chilopodes » et une espèce sur trois parmi les insectes de l’ordre des perles aussi appelés “plécoptères” sont menacées dans l’Hexagone.

Ces espèces méconnues ont fait l’objet d’un état des lieux détaillé du niveau de menace qui pèse sur elles et le bilan est plutôt préoccupant. Les mille-pattes chilopodes et les perles subissent des modifications de leurs milieux de vie et la perte d’individus de ces espèces indique que leurs habitats sont en danger. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on les appelle bio-indicateurs.

Deux espèces aux habitats bien précis

Les chilopodes vivent surtout dans la litière ou sous les pierres et les bois morts des forêts, des grottes et des plages. Ils participent à la régulation de la microfaune et à la régénération des sols. Mais ils sont très sensibles aux variations de température, d’humidité, d’acidité ainsi qu’aux pollutions.

Les perles, elles, vivent plutôt au niveau des cours d’eau et ont également besoin de conditions écologiques particulières. De petites variations de leur environnement peuvent entraîner de lourds impacts sur leurs populations.

La destruction des habitats naturels

Du côté des mille-pattes, la sylviculture intensive avec l’uniformisation des plantations dégrade les habitats naturels forestiers. Les habitats des littoraux, eux, sont menacés par les aménagements touristiques ainsi que par le nettoyage mécanique des plages. Enfin, les espèces vivant dans les grottes subissent le piétinement des sols et la pollution lumineuse. Certaines espèces de chilopodes ont ainsi été classées « En danger critique ».

Pour les perles, ce sont les pollutions industrielles, urbaines et agricoles ainsi que les travaux d’aménagements fluviaux qui ont participé au déclin de leurs populations. Les habitats naturels situés en montagne sont dégradés par les pollutions et l’érosion des sols suite à la sylviculture, par les aménagements hydroélectriques et le surpâturage mais aussi par les prélèvements d’eau pour les activités humaines. Ces facteurs ont participé à la disparition du sol français métropolitain de certaines espèces de perles.

Le changement climatique n'y est pas pour rien

La dégradation des habitats naturels des mille-pattes et des perles est accentuée par les effets du changement climatique :

  • des chaleurs estivales plus intenses et des sécheresses impactant l’humidité et les forêts,
  • des incendies plus fréquents et plus intenses sur les littoraux,
  • l’augmentation de la température des eaux et l’assèchement des zones humides et des cours d’eaux,
  • la réduction de l’enneigement et la fonte des glaces.

Nous avons besoin de ces petits êtres vivants !

Ces espèces d’invertébrés jouent un rôle important dans le fonctionnement des écosystèmes en France. Ce sont des décomposeurs : ils transforment la matière organique morte en nutriments qui vont permettre de fertiliser le sol. Ils participent aussi à l’aération du sol par leurs déplacements souterrains ce qui est bénéfique pour les plantes et d’autres organismes.  

Ces animaux participent aussi à nous indiquer l’état de santé des milieux naturels dans lesquels ils vivent. Les analyses réalisées qui ont conduit à classer plusieurs espèces en danger nous soulignent l’importance de renforcer la préservation de leurs habitats fragiles et d’agir pour diminuer les pressions qui les affectent.

=La perte de la biodiversité fait partie des crises les plus importantes auxquelles nous faisons face aujourd’hui. Nous nous devons de protéger les espèces en danger ainsi que leur environnement. C’est ce qui a motivé la mission d’A Rocha France : préserver la richesse du vivant et mobiliser les chrétiens à agir par amour pour Dieu, pour sa création et pour les autres !

Cette liste rouge a été réalisée par le Comité français de l’UICN et PatriNat (OFB, MNHN, CNRS, IRD).

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