Les débuts d’A Rocha France il y a 25 ans !

Le 7 février 2000 les statuts d’A Rocha France étaient déposés à la sous-préfecture d’Aix-en-Provence. En mars, l’association était déclarée au Journal Officiel comme le montre l’extrait ci-dessous :

A Rocha France souffle donc officiellement ses 25 bougies le mois prochain (même si en réalité l’aventure d’A Rocha en France avait commencé dès le début de l’année 1997 lorsque Peter et Miranda Harris se sont installés dans la Vallée des Baux pour y démarrer un centre). 

Nous prévoyons une moment pour célébrer cet anniversaire important le week-end du 24-25 mai 2025 autour d’Arles (réservez déjà votre week-end et voir le programme prévisionnel ici !). En attendant, voici ci-dessous :

  • une photo de quelques uns des membres fondateurs et des chevilles ouvrières qui ont permis à A Rocha France d’être constituée, dont plusieurs ont déjà confirmé leur présence ;
  • ainsi qu’un extrait du livre Foi d’écolo de Peter Harris, livre publié il y a 20 ans, dans lequel une postface raconte dans les grands traits les débuts d’A Rocha en France. Une version plus développée de l’histoire de la création d’A Rocha en France a été publiée en 2008 dans le livre de Peter Harris, Kingfisher’s fire (non traduit de l’anglais).
Photo prise vers 2002 - De droite à gauche au premier plan : Peter et Miranda Harris (cofondateurs d'A Rocha au Portugal en 1983 et cofondateurs d’A Rocha France), Alain BoisClair-Joly et Frédéric Baudin (directeur à la création d'A Rocha France). Au second plan : Karin BoisClair-Joly et Rob Crofton. Il manque sur cette photo notamment : Sarah Walker (Canadienne venue prêter main forte à la création d’A Rocha France et qui fait toujours partie de l’équipe d’A Rocha) ; Pierre Berthoud (Premier président d’A Rocha) ; Paul Jeanson, Jean-Pierre et Martine Charlemagne, et François et Sophie Tron qui ont rejoint l’équipe un peu plus tard.

Les débuts d’A Rocha en France (extrait du livre Foi d’écolo de Peter Harris, p.213 à 215) :

 

A Rocha France

Association à but non lucratif (loi 1901), A Rocha France a été créée sous l’impulsion de Peter et Miranda Harris. Après une quinzaine d’années passées au Portugal, où ils établirent le premier centre A Rocha, Peter, Miranda et leurs quatre enfants se sont rendus dans le sud-est où ils se sont installés entre la Camargue, la plaine de la Crau et la vallée des Baux-de-Provence, réputés des amateurs et des spécialistes pour leur richesse biologique. C’est aussi à cette période que l’association A Rocha International, dirigée par Peter, s’est peu à peu développée pour administrer tout un réseau de centres créés sur les mêmes bases qu’au Portugal.

En janvier 2000, Peter Harris a confié à Frédéric Baudin le soin de réunir quelques personnes intéressées par ce projet pour former un conseil d’administration, afin de créer et de diriger la branche française de l’association A Rocha. Diplômé en biogéographie méditerranéenne, Frédéric connaissait bien les problèmes liés à l’environnement de cette région ; il avait par ailleurs suivi des études à la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence, où Pierre Berthoud était alors doyen et professeur. Sur sa demande, Pierre a aussitôt accepté de devenir le premier président de la nouvelle association A Rocha France.

Dès 1999, alors qu’ils prospectaient déjà cette zone en vue d’y établir un centre d’études et d’accueil, Frédéric Baudin et Rob Crofton, un jeune biologiste anglais, avaient découvert une propriété : le « domaine de l’Ilon ». Cette ferme abrite, sur deux cent cinquante hectares, un marais bordé de paysages magnifiques. Au sud, le plateau steppique de la Crau et son adret sont couverts de garrigues, de chênes verts et d’oliveraies. Au nord, la chaîne calcaire des Alpilles – le futur parc régional – domine somptueusement la vallée des Baux-de-Provence. Dans cette propriété se trouve donc l’une des dernières zones humides de la région. La vallée fut asséchée par les agriculteurs, en particulier au début des années soixante, afin d’en exploiter les terres. Grâce aux efforts de son propriétaire depuis plusieurs dizaines d’années, le marais de I’llon subsiste et abrite de nombreux oiseaux, plantes, insectes et batraciens, dont certains sont protégés au plus haut niveau. L’association A Rocha France a pu signer avec le propriétaire une convention de gestion qui l’autorisait à mener ses activités à l’Ilon en vue de protéger le marais et ses abords. Pour mieux comprendre cet écosystème singulier, des spécialistes, botanistes, ornithologues, entomologistes, etc., se sont succédé pour réaliser des inventaires réguliers.

A Rocha France cherche à mettre en pratique les principes fondateurs de l’association internationale: perspective chrétienne, esprit communautaire et diversité culturelle. Les animateurs scientifiques souhaitent étendre leurs recherches à toute la vallée des Baux en menant des études systématiques pour mieux gérer et protéger les sites les plus fragiles et en sensibilisant le public aux problèmes liés à l’environnement.

Au cours d’un voyage en avion, en 2001, Peter rencontra un homme d’affaires âgé qui souhaitait, avant sa mort, verser un don conséquent à une association chrétienne. Cet homme acheta alors une grande propriété dans la vallée des Baux pour le compte d’A Rocha International! Le « domaine des Tourades » est ainsi devenu le premier centre A Rocha d’études et de recherche sur l’environnement en France.

Ce centre est un véritable don de Dieu confié à l’association. Des travaux importants y ont été réalisés afin de pouvoir accueillir les salariés, bénévoles, stagiaires, scientifiques, visiteurs et membres de l’association A Rocha qui souhaitent contribuer à ses objectifs. Une nouvelle équipe est en place et les projets ne manquent pas ! Ce qui manque, c’est le temps, les hommes et souvent l’argent pour les réaliser. Mais depuis la création de l’association, que de chemin parcouru!

Des permanents et des stagiaires, en partie bénévoles, font aujourd’hui tourner le centre qui peut héberger une quinzaine de personnes supplémentaires. Son financement est assuré par des dons, des subventions et des cotisations qui encouragent A Rocha France à se développer avec la bénédiction de Dieu. Le défi demeure cependant entier: des fonds importants sont nécessaires pour mener à bien ce programme ambitieux de recherche et de protection dans la vallée des Baux-de-Provence. Pour sensibiliser le public aux problèmes de l’environnement, l’association organise des visites sur le terrain pour de petits groupes de jeunes ou d’adultes. Des séminaires ou des conférences sont tenus au centre. Le directeur scientifique prend de multiples contacts avec les différents acteurs dans la vallée pour engager une concertation avec les chasseurs, les propriétaires (agriculteurs et particuliers), les autres associations environnementales, les pouvoirs publics… Le travail s’est également développé autour de l’étude d’un magnifique oiseau bleu turquoise, le rollier d’Europe, qui niche dans cette vallée, où l’on trouve probablement l’une des plus fortes densités de population de cet oiseau rare et protégé en France. 

Les inondations dramatiques de septembre 2003 et de janvier 2004 dans la région d’Arles ont eu cependant pour effet “positif” de remettre partiellement la vallée en eau. Les propriétaires des alentours se sont alors demandé s’il était bien utile de drainer cette eau ou, au contraire, de laisser au moins quelques secteurs se peupler, comme autrefois, de roseaux et d’oiseaux d’eau. Ce rêve, depuis toujours caressé par l’équipe d’A Rocha France, s’est alors réalisé, à une échelle très modeste, grâce à l’appui et la passion de quelques propriétaires. L’espoir reste entier de le voir un jour s’étendre à toute cette vallée magnifique, sous le soleil de Provence…

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