Retour sur le festival Terre d’Espérance

Pour l’avenir des humains et de la planète

Le samedi 17 mai dernier, s’est déroulé le festival régional Terre d’Espérance à Oullins, au sud de Lyon. Le programme était foisonnant avec cinq programmes parallèles de conférences, ateliers et animations pour connaître, agir et se ressourcer. Ces activités se sont déroulées dans le temple et dans son beau et grand jardin attenant. 

L’événement a rassemblé une bonne centaine de personnes dont une dizaine d’Ambassadeurs d‘A Rocha reconnaissables à leurs écharpes ou tee-shirts bleu clair qui se sont relayés sur un stand. Notre responsable du pôle nature aux Courmettes, Charlotte, a également animé un atelier sur l’importance de la biodiversité.

Des conférences inspirantes

Dominique, un de nos Ambassadeurs, a participé à la plupart des conférences et nous partage certaines idées nouvelles qui l’ont inspiré.

L’espérance dans un monde qui souffre de désespérance, présentée par Bruno-Marie DUFFE, prêtre du diocèse de Lyon, secrétaire au Vatican pour le service du développement humain intégral de 2017 à 2021. Lors d’une réunion en Amazonie, il a rencontré un indien qui a dit « Vous parlez beaucoup, nous, nous commençons nos réunions en écoutant le silence de la forêt ». A la question « Et qu’entends-tu ? », il avait répondu « le bruit du vent dans les branches, les cris des animaux, la respiration des personnes présentes… ». A ce propos, plusieurs intervenants ont insisté sur l’importance de faire silence, et sur le fait que prier c’est beaucoup écouter. L’orateur a terminé en nous invitant à garder « le cap de bonne espérance » !

S’engager dans la cité a donné la parole à des chrétiens engagés politiquement sur les questions d’environnement, ce qui faisait pièce à l’apolitisme habituel dans nos églises… et nous invitait à nous salir un peu plus les mains !

S’engager dans la vie a donné la parole à deux couples qui ont parlé de leur expérience de concilier vie personnelle, foi et engagement écologique ; en particulier avec l’implication des enfants. L’un d’eux venait de l’éco-hameau chrétien de Goshen, et l’autre du collectif « Lutte et Contemplation » qui vit dans un monastère. L’un des couples a insisté sur l’importance de ne pas se limiter à des questions concrètes, comme le bilan carbone, mais de rechercher aussi l’approfondissement communautaire de la foi pour sortir de l’apolitisme, sans créer des divisions dans le groupe. L’autre couple a témoigné d’une belle expérience de frugalité en vivant dans un petit camion et en faisant de petits boulots. Le silence a refait son apparition dans leur discours quand ils ont abordé les « espaces de silence », où ils vont en ville en groupe, et s’assoient quelque part dans le silence avec quelques pancartes à leurs côtés. Ma sensibilité « jonassique » a vibré à cette occasion !

Robustesse ou performance, exposé d’Olivier HAMANT, chercheur à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon en biologie et biophysique. C’est l’exposé qui m’a le plus frappé de toute la journée. Son idée clef est que depuis deux siècles notre société est focalisée sur la performance, mais que maintenant il est clair que cela s’est fait aux dépens de la robustesse, comme nous le voyons avec la crise environnementale. L’environnement et la politique mondiale présentent de très grandes fluctuations qui vont nous obliger à trouver des solutions robustes. Un exemple : l’économie globalisée actuelle est très performante, mais très fragile (action de Trump… ou du covid).

Comme robustesse sous-performante, il a cité notre corps dont le fonctionnement enzymatique est optimal à une température interne de 40°, ce qui permet de lutter contre les infections… mais en se fatiguant beaucoup. Le reste du temps, notre corps vit à 37° avec un fonctionnement enzymatique dégradé…mais très reposant. Autre exemple, recréer des méandres dans un fleuve qui a été retracé au cordeau, limite les inondations. Il a insisté sur l’importance des périphéries dans la société pour produire du changement… en signalant que dans les vols d’étourneaux, ce sont les oiseaux du bord de la nuée qui guident son mouvement, belle parabole ! Il a plaidé pour une école coopérative en montrant les défauts de privilégier la performance individuelle ; en particulier dans la situation actuelle où il faudrait se serrer les coudes. A grande échelle, la performance met en premier l’économie, puis le social, puis l’environnement, alors que la robustesse exige le contraire. Il a souligné le biais actuel de l’information par les médias par « un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse » !

Quelle posture chrétienne dans ce monde a donné un éclairage croisé entre catholiques et protestants sur ce don du christianisme au monde : l’espérance. Avec William CLAPIER, théologien et écrivain catholique, mouvement Laudato Si’ et Benoit INGELAERE, prieur de la communion œcuménique de Caulmont, pasteur. Hélas, mes nombreuses notes ne sont guère résumables, vu le caractère intime des témoignages.

Une journée bénie

Pour résumer cette journée : de belles rencontres et des encouragements, le tout clôturé par un culte plein d’énergie et d’allégresse, avec une homélie sur la parabole du bon Samaritain. Qu’il est bon de se rassembler et de partager notre espérance pour la Création en s’inspirant les uns des autres pour agir afin d’en prendre soin !

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