semaine d'équipe courmettes - 03.25 - JF

Retour sur notre semaine d’équipe et weekend du CA aux Courmettes

semaine d'équipe courmettes - 03.25 - JF

Une association comme A Rocha fonctionne un peu comme un corps qui s’appuie sur la base d’une équipe de 16 salariés répartis sur nos deux centres, le Mas Mireille et les Courmettes, ainsi qu’en télétravail dans toute la France. Nous sommes amenés à travailler les uns avec les autres sur différents projets et pouvons vivre cette grande richesse de la variété de dons donnée à chaque partie du corps. 

Pour renforcer la cohésion de notre équipe dispatchée, une semaine de travail est organisée chaque année aux Courmettes. Cette année, nous nous sommes réunis la dernière semaine de mars, avec un beau soleil et une superbe balade à la clef. Ce temps d’équipe nous a permis de travailler sur nos objectifs et d’avancer différents projets en présentiel comme le tournage de vidéos ou une session de brainstorming pour continuer à développer le Réseau Ambassadeurs.

Faire partie du Conseil d’Administration (CA) est une forme de bénévolat un peu particulière. Collectivement, les administrateurs sont les garants de la bonne gestion de l’association et doivent assurer qu’elle reste fidèle à sa mission : “préserver le vivant et mobiliser les chrétiens”. Pour bien fonctionner, un conseil d’administration a besoin de profils divers : des compétences juridiques et financières, des capacités en stratégie et en gestion et, dans le cas d’A Rocha, des compétences en sciences et conservation ou des connaissances en théologie biblique. Être administrateur est un engagement spirituel, à porter dans la prière.

La majorité de nos temps de travail sont en visio-conférence, mais nous essayons de nous réunir en personne deux week-ends par an. Cela nous permet de voir le travail qui se fait sur le terrain, de passer du temps avec l’équipe salariée dans nos deux centres, de mieux comprendre leurs défis, et de prier avec eux. Du 28 au 30 avril, le CA s’est réuni aux Courmettes, pour traiter des sujets d’actualité mais aussi pour réfléchir à la culture organisationnelle au sein d’A Rocha France et les valeurs que nous voulons mettre au cœur de notre vie ensemble. 

La vie d’A Rocha est pleine de défis mais il est beau de pouvoir les affronter dans l’unité d’un corps !

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Résultats UICN Liste rouge des écosytèmes en France

La moitié des forêts de montagne de l’Hexagone et de Corse menacées par le changement climatique, selon la Liste rouge des écosystèmes en France

Nos activités et le changement climatique impactent à différentes échelles la biodiversité du monde entier, entraînant un appauvrissement de la diversité au sein des écosystèmes et un effondrement des populations de la faune et de la flore. Mais à quel point les écosystèmes autour de nous sont-ils menacés par les variations du climat et notre exploitation du territoire ? En France, les écosystèmes présents dans les forêts de montagne font partie des plus vulnérables. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) étudie l’état de la biodiversité dans le monde. Un de ses angles concerne les écosystèmes et l’évaluation de leur risque d’effondrement. Une étude a été réalisée sur les écosystèmes forestiers de montagne en France et la suite de cet article en présente les résultats ainsi que des pistes pour agir.

Les écosystèmes forestiers de montagnes sont menacés

arbres vu du dessous L’étude menée par l’UICN a conclu que sur les 19 écosystèmes décrits et évalués selon les critères de la Liste rouge des écosystèmes, 10 écosystèmes sont classés « menacés » et 6 sont identifiés comme « quasi-menacés ».

La Liste rouge des écosystèmes est une méthode d’évaluation qui vise à estimer le risque d’effondrement des écosystèmes selon des standards établis scientifiquement. Grâce à cette méthode, il est possible d’identifier les écosystèmes menacés et les dynamiques de dégradation. Cette liste est également un outil qui permet de faciliter le développement des stratégies de conservation.

Un écosystème comprend un milieu physique, ses caractéristiques (nature des roches, climat…) et l’ensemble des communautés vivantes qui vivent dans ce milieu (faune, flore, champignons, micro-organismes…). Son fonctionnement repose sur les relations entre le milieu physique et les êtres vivants, ainsi que les interrelations des différentes espèces. Toutes ces interactions au sein de l’écosystème permettent de créer les conditions favorables à la vie et au maintien des différents êtres vivants qui le composent. Un écosystème est dynamique et peut se modifier à mesure que les conditions des milieux changent ou que les populations d’êtres vivants évoluent.

Les forêts de montagne, milieux inédits et refuges de biodiversité

Les forêts de montagnes sont les forêts présentes en altitude sur les massifs montagneux. Une multitude d’écosystèmes existe en France au sein de ces forêts de montagnes. Trois grandes catégories ont été retenues pour être étudiées dans ce rapport, en fonction des espèces de grands arbres présentes en majorité : forêts mixtes de hêtres et sapins blancs, forêts de sapins blancs ou d’épicéas communs et forêts de pins.

Les massifs de montagne en France sont des lieux de riche biodiversité et chaque écosystème forestier a ses propres caractéristiques environnementales : climat, altitude, géologie, type de sol. Par leur altitude élevée, les forêts de montagne abritent des espèces qui se sont adaptées à des conditions extrêmes et qui ne vivent que dans des écosystèmes précis. Ainsi, les forêts de montagne jouent un rôle majeur en termes d’accueil de la biodiversité et de richesse en ressources génétiques. Ils constituent des milieux dits « irremplaçables »[1] concernant la biodiversité. De plus, les forêts nous fournissent également de nombreux services pour les loisirs, pour la protection contre les glissements de terrains et les chutes de pierres ou encore pour la production de bois.

Les écosystèmes forestiers sont complexes car ils sont le terrain de riches processus comme notamment le cycle des arbres (cycle sylvogénétique) et d’interactions importantes entre les végétaux et les sols. De plus, l’histoire des forêts est étroitement liée à l’histoire de l’exploitation humaine des territoires. De ce fait, malgré l’étude approfondie des forêts de montagnes, des incertitudes demeurent sur leur avenir. En effet, la complexité des processus, la variabilité de la réponse des écosystèmes aux pressions, et le manque de profondeur temporelle des données disponibles ont régulièrement abouti à la conclusion d’un manque de données pour catégoriser le risque d’effondrement des écosystèmes.

Les conclusions de l’étude témoignent donc davantage d’une forte incertitude concernant la réponse des écosystèmes forestiers aux cocktails de pressions et aux facteurs de vulnérabilité qui modulent leurs effets, que d’un véritable désert de connaissances.

Des bouleversements inédits marqués par le changement climatique et l’héritage de l’exploitation des territoires

Les écosystèmes forestiers de montagne sont maintenant exposés à des conditions climatiques qui diffèrent de plus en plus de celles qui ont permis leur mise en place. En effet, la tendance à une augmentation des températures découlant de l’augmentation de l’effet de serre est globalement plus marquée en montagne qu’en plaine et impacte aussi la quantité d’eau disponible (déficit en eau plus marqué, changement de l’humidité atmosphérique). Le changement climatique interagit également avec d’autres types de pressions telles que la pollution par l’ozone atmosphérique, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, l’abondance d’ongulés sauvages, le développement touristique ou encore l’exploitation forestière par des plantations monospécifiques. Ces différents paramètres vont plus ou moins impacter le cycle sylvogénétique mais généralement conduire à son raccourcissement.

Les surfaces et la physionomie des forêts de montagnes ont été marquées, et le sont encore aujourd’hui, par l’exploitation forestière des territoires au cours des âges : périodes de défrichement puis de reboisement actif par plantation et enfin de reboisement spontané. Les espaces boisés au sein d’un même écosystème peuvent donc présenter des physionomies différentes en fonction de la manière dont ils ont été exploités, et donc évoluer différemment face à des pressions extérieures.

Agir pour la résilience des forêts de montagne et le renforcement des connaissances

Il apparaît alors comme primordial d’agir pour la protection des forêts de montagne qui représentent des territoires à enjeux pour la protection du patrimoine naturel. Un axe d’action concerne la préservation et la restauration de la biodiversité et des processus propres aux écosystèmes pour favoriser la naturalité des forêts de montagne. Une autre ligne d’action est d’assurer la pérennité des programmes de surveillance des forêts qui permettent le recueil d’informations essentielles pour mettre en place des actions efficaces et adaptées aux évolutions.

L’action d’A Rocha dans l’étude et la protection des forêts

Depuis 2008, l’association A Rocha France est gestionnaire d’un domaine abritant des écosystèmes forestiers de montagne : le domaine des Courmettes. Situé à Tourrettes-sur-Loup, dans les Alpes-Maritimes, le domaine des Courmettes s’étend sur 600 hectares de nature préservée. À 850 mètres d’altitude, ce site offre des vues spectaculaires sur la Méditerranée et le massif du Mercantour. Classé Natura 2000 et intégré au Parc Naturel Régional des Préalpes d’Azur, le domaine est un lieu unique pour la conservation de la biodiversité et la sensibilisation aux enjeux environnementaux. 

Au sein du domaine se trouvent plusieurs chênes verts centenaires qui font l’objet d’études de la part du CNPF notamment concernant l’impact des herbivores sur la régénération de la forêt. La zone autour de ces chênes est protégée par des barrières naturelles pour éviter le piétinement du public empruntant les sentiers du domaine. Des panneaux de signalétique vont également être installés pour sensibiliser le public aux enjeux des arbres sénescents. 

Pour conclure

Chaque écosystème a son importance et réagit de manière particulière aux pressions qui lui font face. Ces études réalisées sur les écosystèmes forestiers de montagne nous montrent l’importance d’agir pour assurer leur avenir car ils abritent une biodiversité unique et des espèces incroyables. Leur état d’effondrement est sujet à évoluer et il est difficile de prévoir comment exactement, mais la mise en place d’actions de restauration et de surveillance permettra d’assurer au mieux leur sauvegarde.

Du côté individuel, nous pouvons nous aussi jouer un rôle dans la protection de ces écosystèmes qui font partie de notre patrimoine. Nous pouvons identifier les forêts de montagnes proches de chez nous, nous y intéresser et peut-être même participer à leur conservation. Car, en définitive, protéger nos forêts c’est préserver la biodiversité et agir contre le dérèglement climatique.

Pour aller plus loin

Cet article contient un résumé des résultats de La Liste rouge des écosystèmes en France – Les forêts de montagne, Hexagone et Corse publié en 2025 par : le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Office français de la biodiversité (OFB), le Musée national d’histoire naturelle (MNHN) en partenariat avec les Conservatoires botaniques nationaux (CBN) et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN).

Podcast “Chaleur humaine”, épisode Comment sauver les forêts françaises ? 

[1] Selon l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN)

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Don de jours de congés payés au profit d’associations

Un dispositif de don de jours de congés au profit d’associations reconnues d’utilité publique et d’autres organismes d’intérêt général est désormais opérationnel pour que les salariés puissent le mobiliser.

Le dispositif a été mis en place par la loi du 15 avril 2024 sur l’engagement bénévole et la vie associative. Il permet à tout salarié de renoncer à des jours de congés ou jours de repos non pris, au bénéfice de fondations ou d’associations reconnues d’utilité publique, de fondations universitaires, partenariales ou d’entreprise, ainsi que d’œuvres et d’organismes d’intérêt général.

Les jours de repos donnés sont alors convertis en unités monétaires et l’employeur se charge de verser le montant correspondant à l’organisme bénéficiaire. Ce dernier doit être choisi d’un commun accord entre le salarié et l’employé. 

Le décret d’application de cette loi parue au Journal officiel permet l’entrée en application du dispositif à compter du 22 février 2025. 

Le salarié ne peut donner des jours de congés payés que pour la fraction excédant les 24 jours ouvrables (4 semaines) de congés. Cela signifie que le salarié doit conserver au minimum 4 semaines de congés payés pour son usage personnel.

Le nombre total de jours de repos auquel le salarié peut renoncer ne peut pas excéder trois jours ouvrables par an. Cette limite s'applique à l'ensemble des dons effectués sur une année.

Le don doit être réalisé avec l'accord préalable de l'employeur. De plus, ce don doit être fait sans contrepartie pour le salarié, ce qui signifie que le salarié ne peut recevoir aucune compensation en échange de son don.

La valeur monétaire de ces jours de repos est égale à la rémunération que le salarié aurait perçue à la date à laquelle l'employeur accède à sa demande d'y renoncer. En d'autres termes, le jour est valorisé au montant que le salarié aurait touché s'il avait pris ce jour de congé.

Comment faire concrètement si vous avez des jours de congés que vous souhaitez donner à A Rocha ?

Nous vous invitons à vous diriger vers votre employeur pour avoir son accord et voir si le dispositif s'applique bien à votre situation.  Vous pouvez également contacter notre responsable administratif et financier pour toute question éventuelle. 

Impact de l’écobuage sur les oiseaux des marais

Situés en Camargue, au sud de la Vallée des Baux, les marais de Port-Saint-Louis-du-Rhône s’étendent sur plus de 500 hectares et sont constitués en partie de marais dit “à marisque”, car recouverts par le Cladium mariscus, une espèce de roseau rare sur la zone côtière méditerranéenne. La gestion de ces marais est réalisée via une pratique agricole ancestrale appelée « écobuage », qui consiste à brûler les roseaux afin de réouvrir le milieu et favoriser sa consommation par le bétail. Cependant, les effets de cette pratique sur les oiseaux nicheurs des marais à marisque sont mal connus. Le Parc Naturel Régional de Camargue a confié à A Rocha la mission d’étudier les effets de cette pratique sur les oiseaux nicheurs.

 

Zoom sur l’écobuage : le feu comme outil de gestion pastorale

L’écobuage est une méthode de gestion des milieux ouverts qui est largement employée à travers la planète, notamment pour ouvrir un milieu ou augmenter la ressource pastorale accessible au bétail. Cette méthode est utilisée dans de nombreux types d’habitats, depuis la savane herbacée d’Afrique de l’Est, jusqu’au maquis montagnard pyrénéen, à la garrigue méditerranéenne ou encore aux zones humides.

Le feu a un fort impact sur la faune et la flore des habitats naturels écobués, et notamment sur les communautés d’oiseaux. Cependant, cet effet varie en fonction du type d’habitat impacté. De nombreuses études montrent une abondance et une diversité d’espèces d’oiseaux accrue immédiatement après l’incendie, puis un rétablissement rapide au niveau précédent l’incendie. A l’inverse, d’autres études indiquent une forte diminution de la diversité et de l’abondance des oiseaux, puis un retour plus ou moins rapide aux niveaux initiaux.

 

 

Notre site d’étude : les marais à marisque de Port-Saint-Louis-du-Rhône

Les marais à marisque couvrent de larges surfaces au sein des marais de la vallée des Baux et des marais d’Arles, où ils  bénéficient des résurgences d’eau douce de la nappe phréatique de la Crau. Le site des marais de Port-Saint-Louis-du-Rhône est connu pour son importante population de Butor étoilé et de passereaux paludicoles rares. Localement, il fait l’objet d’une gestion de la végétation par écobuage, organisée depuis quelques années au moyen d’un plan de rotation des feux.  Aujourd’hui, il existe très peu de données sur les effets des écobuages sur les marais à marisque, et aucune à notre connaissance sur l’effet de ce mode de gestion sur les communautés d’oiseaux nichant dans cet habitat.

L’objectif de l’étude était donc d’évaluer l’impact de l’écobuage sur les oiseaux nicheurs des marais à marisque de Port-Saint-Louis-du-Rhône, et plus particulièrement sur : 

– le Butor étoilé

– trois passereaux : la Lusciniole à Moustaches, la sous-espèce locale du Bruant des Roseaux Emberiza schoeniclus witherbyi et la Locustelle Luscinoïde

– le cortège de passereaux paludicoles

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Butor étoilé (Emberiza schoeniclus) © Jamie Hall

 

L’écobuage impacte fortement les oiseaux des marais à marisque

Notre étude montre que les écobuages impactent fortement les passereaux. Les cortèges d’espèces diffèrent sensiblement entre les parcelles récemment écobuées et les plus anciennes, et l’abondance de passereaux et leur diversité tendent à augmenter avec l’ancienneté des écobuages. Cependant, les espèces présentes sur la zone d’étude réagissent différemment : l’écobuage favorise le Bruant des Roseaux. Au contraire, la Lusciniole à Moustaches et la Locustelle luscinoïde ne nichent que sur les parcelles écobuées depuis plus de trois ans.

Un plan de rotation des écobuages permettant une mise au repos des parcelles pendant au moins quatre ans serait favorable au maintien de l’ensemble des espèces de passereaux paludicoles du site. L’importance des effectifs des passereaux paludicoles recensés et de la population de Butor étoilé font de la conservation et de la bonne gestion du site des enjeux majeurs pour la conservation de ces espèces dans le Sud de la France.

Dans le futur, la programmation de recensements réguliers annuels ou pluriannuels permettrait de connaître l’évolution des effectifs de ces populations et d’adapter les mesures de gestion en faveur de l’une ou l’autre espèce.

 

Découverte d’une population remarquable de Bruants des Roseaux 

Notre étude a également permis de recenser la population de la sous-espèce locale de Bruant des Roseaux qui a la spécificité d’avoir un gros bec. Appelée “witherbyi”, cette sous-espèce n’est présente que dans le Sud de la France et en Espagne où elle est au bord de l’extinction. Avec plus de 100 couples nicheurs, les marais de Port-Saint-Louis abritent vraisemblablement la plus grosse population mondiale de cette sous-espèce menacée, ce qui constitue un enjeu de conservation considérable pour le site. 

Nous espérons que de futures études permettront d’étendre les prospections aux marais adjacents et de mettre en place un plan de conservation spécifique pour cette sous-espèce.

Télécharger le rapport d’étude complet

 

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L’Hermite un papillon vulnérable en France

L’Hermite est un papillon en forte régression en France, où il a disparu de 54 départements depuis les années 1980. Identifié sur le Domaine des Courmettes, nos équipes scientifiques ont démarré une étude pilote pour connaître et estimer la taille réelle de la population sur le site.

L’Hermite : une espèce en danger encore mal connue 

Bien que classé  « En danger » sur la liste rouge régionale PACA et « Vulnérable » au niveau national, l’Hermite n’est pas une espèce protégée en France. La cause principale avancée pour expliquer sa régression est l’abandon du pâturage extensif : l’espèce dépend d’une végétation rase pour pondre et le pâturage permet de maintenir cette végétation rase. Plusieurs autres causes sont en cours d’étude comme par exemple la présence de polluants chimiques dans les plantes consommées par les chenilles. L’Hermite est une des espèces cibles du Plan National d’Actions (PNA) en faveur des papillons de jour.

Malgré les enjeux, peu d’études sur l’Hermite ont été conduites et plusieurs questions demeurent : quelles sont les plantes hôtes utilisées par l’espèce au niveau local ? Quelle est la capacité de dispersion de ce papillon ? Quelles sont les modalités de gestion des sites favorables à l’espèce ? Comment hiérarchiser les facteurs de déclin ?

Une étude pilote aux Courmettes

Le Domaine des Courmettes abrite des habitats favorables à l’espèce (pelouses sèches rases et sols caillouteux) et des individus de l’espèce sont régulièrement observés sur le site. Face au manque de connaissances sur l’écologie de l’espèce, nos équipes ont décidé de démarrer une étude dont les objectifs sont doubles :

– Connaître et estimer la taille réelle de la population sur le site

– En fonction des données et du temps disponible, estimer la durée de vie moyenne des papillons et identifier les plantes-hôtes utilisées par la chenille de l’Hermite

Cette étude s’inscrit dans la déclinaison régionale PACA du PNA (Plan National d’Actions).

Premiers résultats 

En 2021 nous avons observé au minimum une vingtaine d’individus différents, en majorité des mâles (62%). La cartographie des observations des individus ne montre pas de différence de répartition entre les mâles et les femelles. Par ailleurs, si les femelles ont été observées de façon égale tout au long des cinq semaines de l’étude, 70% des mâles ont été observés avant le 15 août, ce qui suggère une activité plus importante en début de période de vol ou une métamorphose plus précoce pour ceux-ci.

Le protocole en lui-même nécessite quelques adaptations, comme modifier les horaires de passage : la majorité des observations ont été réalisées lors des sessions présentant les conditions les moins favorables (couverture nuageuse importante et/ou vent) suggérant que le protocole doit être réalisé en dehors des heures les plus chaudes, tôt le matin et en fin de journée. Il sera également nécessaire d’augmenter le nombre d’individus capturés pour pouvoir réaliser les analyses permettant de répondre aux objectifs de l’étude.

Nous prévoyons de poursuivre l’étude au cours de l’été 2022 et des discussions avec d’autres partenaires sont en cours pour monter une étude inter-régionale sur l’espèce en 2023.

Le rapport d’étude complet est accessible ici.