Allez voir « Animal » !
Par Edouard Vandeventer
Animal est un documentaire réalisé par Cyril Dion, à la suite des deux précédents : Demain (2015) et Après Demain (2018). Plutôt qu’un troisième volet qui présenterait, à l’instar des deux autres, des initiatives positives autour du monde, Animal présente le voyage de deux adolescents occidentaux — une Anglaise et un Français — préoccupés par la question écologique à la manière de Greta Thunberg (militants, connectés et déprimés). Ces deux adolescents, aux principes et valeurs bien ancrés (prendre l’avion représente pour eux un dilemme cornélien), vont découvrir, au fil des rencontres, que les relations entre les humains et les animaux, même si elles sont aujourd’hui dans un rapport de domination destructrice, peuvent se transformer en un système harmonieux si l’on y rajoute (mais on n’ose pas utiliser ce mot si fort) de l’amour.
Ce film est une bénédiction pour nous, chrétiens, pour plusieurs raisons.
D’abord, il nous rappelle la beauté de la création et en particulier des animaux : les traits de visage d’un singe, les ailes d’un papillon, chaque image nous rappelle le génie du créateur. Ce film nous rappelle également que, même si nous mettons souvent l’accent sur la supériorité de l’humain sur les autres créatures (à l’aide de versets comme « [toutes les bêtes de la terre] sont à votre entière disposition » Genèse 9 v 2, ou encore « Ne valez-vous pas beaucoup plus que [les oiseaux du ciel] ? » Matthieu 6 v 26), nous avons beaucoup de points communs avec les animaux, et le premier d’entre eux : nous dépendons d’un créateur. C’est lui qui nourrit l’oiseau comme l’Homme, c’est lui qui habille les papillons comme les humains. Nous partageons une même condition avec les animaux qui est celle de vivre sur cette Terre. Bien plus, nous espérons avec toute la création « le moment où Dieu révélera ses enfants » (Romains 8 v 19).
Ce film nous rappelle que la domination que nous avons sur tous les êtres vivants doit être vécue comme la responsabilité de les aimer.
Enfin, ce documentaire nous montre une réalité du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui : l’inquiétude d’une jeunesse sans espérance. C’est peut-être cela le plus touchant dans ce film : le regard toujours inquiet de Bella, la jeune anglaise, face à la destruction de la nature.
Aujourd’hui cette jeunesse fait partie de ces nations qui doivent devenir des disciples (Matthieu 28 v 19), de ces enfants à accueillir, à consoler du malheur écologique, comme Jésus accueille et bénit les enfants, car « quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants me reçoit moi-même » (Marc 9 v 37).