Après l’été viennent…les hirondelles!
Depuis fin août les hirondelles sont de retour dans les Marais des Baux !
Comme chaque année nous restons en admiration devant ce spectacle exceptionnel.
Le soir venant, avec le coucher du soleil, ce sont quelques dizaines d’hirondelles qui arrivent tout d’abord au dessus du marais, pour y manger quelques mouches moustiques ou libellules.
Puis d’autres les rejoignent : en voici une centaine. Puis une autre centaine, puis bientôt elles sont déjà plusieurs milliers !!!
Certains soir on ne saurait les compter, tant elles remplissent le ciel de leurs battements d’ailes vifs et de leurs acrobaties. Cinquante mille ? Cent mille ? Un demi million ?? Qui sait ?! Impossible d’avoir une estimation fiable dans ce fourmillement d’oiseaux.
C’est qu’elles sont agiles les petites : un épervier bondit depuis la forêt de peuplier pour en saisir une au vol, mais manque invariablement sa cible qui a pu anticiper l’attaque. Le faucon hobereau lui est plus patient et persévérant, en affolant les hirondelles à deux ou à trois compères, ils arrivent souvent à en surprendre une qui leur servira de dîner.
C’est alors que toutes les hirondelles, suivant l’appel de la nuit, plongent dans les roseaux telles une véritable « pluie d’oiseaux » ! Elles s’agrippent et s’accrochent aux tiges des phragmites. Poussant au dessus de l’eau, elles y seront protégées des prédateurs terrestres qui devrons faire beaucoup de bruit pour pouvoir les atteindre. Mais la nuit aussi, le danger viendra du ciel : le grand duc a chanté. Maintenant qu’il s’est tu, toute la faune du marais s’inquiète : Il s’est envolé, à la recherche de son premier repas nocturne…
C’est dans cette ambiance incroyable que les équipiers d’arocha, aidés par des bénévoles venant de toute la région, réalisent le suivi de la migration des hirondelles par la technique du baguage.
Quelques filets sont tendus au milieu de la roselière, et les hirondelles sont attirées avec un enregistrement audio près des filets. Une fois capturées, nous les enlevons délicatement des mailles pour les rassembler dans de grands cartons où elles passeront la nuit. C’est aux Tourades que nous les transportons pour les baguer et pour les mesurer. Nous connaîtrons ainsi leur état de santé, et d’autres informations utiles comme le ratio entre jeunes et parents, qui nous permet d’estimer le taux de reproduction annuel.
Parfois nous attrapons une hirondelle déjà baguée, portant un anneau de métal posé ailleurs, en France peut-être, ou bien même en Suisse, en Allemagne, en Espagne, en Italie et jusqu’en Norvège ! Ailleurs dans le monde, d’autres bagueurs auront aussi l’occasion d’attraper une de ces hirondelles, et c’est ainsi que nous connaîtrons mieux la route qui les mènera jusqu’au Sud du Sahara où ces petits êtres de moins de 30 grammes passerons l’hiver.
Au petit matin c’est alors souvent Patrick Bosquin, premier levé, qui rend la liberté aux captives. Elles se rassemblent toutes ensembles et le petit groupe continue alors sa route vers le Sud, emportant avec elles ces petites bagues, synonymes d’espoir de les revoir ici dans les Marais des Baux l’année prochaine !
Souhaitons leur bon voyage ! 🙂