Comment définir le succès ?
Un article du blog d’A Rocha Planetwise par Ben Lowe – 5 janvier 2016
Nous avons conscience du fort courant sous-jacent de découragement et de désespoir au sein de la communauté de conservation de la nature. Etant donnés les défis auxquels nous devons faire face, ce n’est pas très surprenant. Les besoins peuvent sembler insurmontables en regard de la pollution, la perte de biodiversité, la dégradation des habitats, le dérèglement climatique et tant d’autres enjeux qui nous oppressent sans cesse. Comment peut-on résoudre tout cela?
Les attentes peuvent se révéler aussi nombreuses que les défis – que ce soit de la part des fondations, des donateurs individuels, des entités politiques, ou des collectivités locales avec lesquelles nous travaillons. Comment satisfaire tout le monde?
Ceux qui oeuvrent dans les domaines vastes et interdépendants de la conservation et du développement ont la chance d’effectuer un travail utile et important. Nous passons nos journées à servir et protéger les gens et les endroits que nous aimons. Mais bien sûr ce n’est pas facile.
Au cours de la dernière décennie, j’ai été impliqué dans un grand nombre d’organismes sans but lucratif actifs dans la protection de la nature, parmi lesquelles A Rocha aux Etats-Unis, une start-up nommée Renewal, le Réseau évangélique pour l’environnement, les Jeunes évangéliques pour l’action climatique, et l’Institut Au Sable d’études environnementales. En me remémorant cette période avec ses hauts et ses bas, j’ai écrit Doing Good Without Giving Up (IVP 2014), afin de partager ce que Dieu m’a enseigné, comment il nous a soutenus, moi et d’autres, dans nos différents appels, et d’où nous puisons notre foi et notre espérance.
Le postulat de ce livre est clair. Le changement est encore possible et des choses remarquables vont continuer à être accomplies. Mais il y a deux choses sur lesquelles nous devons travailler. Premièrement, nous devons apprendre à persévérer. Une des faiblesse de notre ère actuelle est de nous attendre à ce que tout se passe facilement et rapidement. Cependant, un progrès significatif et durable est généralement difficile, lent et progressif. Mais il peut se produire et cela vaut la peine de ne pas baisser les bras.
Deuxièmement, comme C.S. Lewis le relève, nous n’arriverons pas mieux à faire les choses secondaires en leur donnant la priorité, mais en gardant les priorités à leur place. Nous désirons tous sauver le monde. Cependant, notre premier appel en tant que chrétiens est d’être fidèles. La fidélité, selon la Bible, nous conduit à la productivité : “Je suis le cep, et vous en êtes les sarments,” dit Jésus. “celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruit; car sans moi, vous ne pouvez rien faire” (Jean 15: 5).
Le monde définit typiquement le succès par des indicateurs quantifiables d’efficacité. Pas de résultats: pas de succès. Mais si notre travail est avant tout une réponse à Dieu, alors nous ne définissons pas le succès par l’efficacité, mais bien plus par la fidélité. La réalité encourageante est qu’au final ce n’est pas à nous de résoudre tous les problèmes et sauver le monde – nous n’y parviendrions pas, même si nous le voulions. Cependant, grâce à l’amour puissant de notre Dieu, nous pouvons être partenaires du grand mouvement de rédemption et de restauration.
Ainsi, si nous voulons réellement faire une différence, alors notre but doit être la fidélité à Jésus, le véritable sauveur du monde. Nous croyons que Dieu utilisera nos efforts, que nous travaillions dans les projets d’agroforesterie, les initiatives d’éducation à l’environnement, le suivi et la préservation des espèces, la lutte contre le réchauffement climatique, les énergies renouvelables, ou tout autre domaine – et qu’ils porteront du fruit, même si nous ne voyons pas les résultats, et même si les résultats ne sont pas ceux espérés.
Mère Thérésa l’a formulé ainsi: “Je fais mon travail avec Jésus, je le fais pour Jésus, je le dédie à Jésus, c’est pourquoi les résultats sont les siens et non les miens.”
Amen. Que Dieu nous fasse la grâce de rester ancrés ensemble dans le Christ, en recherchant d’abord avec fidélité son royaume et sa justice dans cette belle mais suppliante création.
(Certaines parties de cette chronique ont été adaptés d’un article publié précédemment:http://www.redletterchristians.org/good-without-giving/)
Traduction: Valérie Coudrain / Irène Kelliny-Gaulis