La parole à …. Romain Emery

25 avril 2020

J’ai entendu parler d’A Rocha pour la première fois il y a une douzaine d’années. J’avais alors quatorze ans et j’accompagnais le groupe de maison de mes parents venu passer une semaine au centre des Tourrades.

Intrigué par ces naturalistes passionnés, capables de décrire les spécificités uniques des espèces animales et végétales qui m’entouraient, je décidai de m’y rendre une nouvelle fois dans le cadre d’un stage d’une semaine, à la fin de ma scolarité obligatoire.

Je crois que c’est ce premier contact qui m’a par la suite donné l’envie d’étudier l’environnement, me laissant aussi le sentiment que mon histoire avec A Rocha n’était pas terminée…

Aujourd’hui, après trois ans et demi de travail salarié en tant que responsable des bâtiments au domaine des Courmettes, je souris à l’idée que c’est à nouveau avec ce même groupe de maison auquel participaient mes parents que je me suis rendu pour la première fois dans ce merveilleux endroit.

M’attendant à tout et rien à la fois, je n’ai pas été déçu : de la petite maçonnerie à la menuiserie et de l’électricité à la plomberie, j’ai dû faire appel, pour résoudre la multitude de petits problèmes accumulés dans ces vieux bâtiments, à tout un panel de compétences – et souvent à pas mal de débrouillardise…! Ce travail de fourmi, grâce aussi à la collaboration avec des artisans, aura finalement été pour moi l’occasion d’un apprentissage aussi riche qu’éprouvant.

Ce n’est pourtant pas l’aspect le plus précieux que j’en retire. Si les Courmettes s’imposent par la prestance de leurs bâtiments, c’est aussi et d’abord la nature qui les entoure et les gens qui les habitent qui m’ont enrichi.

Les gens, par la multitude des rencontres vécues. Par la profondeur des relations partagées dans un cadre communautaire où la plupart des repas et des soirées se passent en commun. Par les doutes, les questions, les inconforts et ce que la présence des autres me révèle de ce qui m’habite au fond de moi et que je peux regarder sans honte grâce au chemin que Dieu a préparé.

Enfin, ces gens qui m’ont ouvert à la nature :

            Regarde, tu vois quand les bondrées elles font ‘flap-flap’ avec leurs ailes ? Ben y’a qu’elles qui font ça, c’est un vol nuptial que fait le mâle.

            Tiens, t’as vu ces petits trous là dans le sol ? Regarde, choppe une brindille et passe-la devant… Ha ha, ces araignées sont géniales, t’as vu comme elle s’accroche ?

Et puis… les vautours, impassibles, traversant le ciel quelques mètres au-dessus de nous, se rassemblant par vingtaines dans les thermiques du bord du plateau des Courmettes… Là encore, un bel enseignement de vie, dans la confiance que les vents ne feront pas défaut, que c’est en acceptant de dériver avec eux que l’on peut en profiter pleinement et s’élever jusqu’à dépasser le pic !

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