L’après Covid ?

28 avril 2020

Par Paul Jeanson, Président d’A Rocha France

A quelques jours d’un déconfinement progressif plein d’inconnues, nous avons tous nos questionnements sur le sens et les conséquences de cette crise.

Ce qui arrive est un avertissement qu’on ne peut pas ignorer. Nous connaissions les guerres mondiales qui se sont déroulées progressivement comme un jeu de domino en opposant des empires, aujourd’hui nous vivons une pandémie qui en quelques semaines a fait sombrer le monde entier dans un sentiment de grande insécurité.

Il y aura quelques gagnants, mais beaucoup de perdants, surtout parmi les populations les plus pauvres de la planète où le Covid fait basculer des centaines de millions d’habitants en précarité dans la grande misère. Celle-ci provoquera une mortalité infiniment plus forte que celle dont on nous relate les chiffres au quotidien.

On le sait, le monde ne tourne pas rond. Le prophète Osée annonçait ces crises du 21ème siècle en 700 avant JC et en donnait les causes profondes : Il n’y a pas de bonté, pas de vérité, pas de connaissance de Dieu dans le pays, c’est pourquoi le pays sera dans le deuil… même les poissons de la mer disparaîtront (Os 4).

Nos médias sont prolixes sur les analyses de la situation et les donneurs de « y a qu’à » sont nombreux à se succéder sur les plateaux de télé. Le monde attend-il secrètement la sortie et la revanche comme pendant les « années folles » d’après 14-18 et les 30 glorieuses d’après 45, lancées en grande pompe par le plan Marshall pendant que le monde communiste sombrait dans l’horreur ?

Il y a cependant aujourd’hui quelque chose de différent : la création souffre, ça ce n’est pas nouveau, mais l’humanité était en train d’en prendre conscience et les enjeux environnementaux amenaient les hommes politiques à les mettre en avant pour attirer les électeurs. Or bizarrement, quand ces électeurs deviennent « consommateurs », on se rend compte que les actes d’achat ne suivent pas les grands idéaux. Passant il y a quelque temps chez un concessionnaire Citroën pour acheter une pièce de rechange, je fus interloqué de ne voir dans le hall d’exposition que des SUV ; même la petite C3 a pris la gonflette ! Message reçu : il est impensable d’acheter aujourd’hui une petite voiture. Notre société insiste surtout pour que ce soit l’autre qui réduise son appétit de consommation effrénée tandis que, moi, je suis toujours poussé à augmenter mon train de vie.

Le choc du Covid changera-t-il cette vision du monde ? Et moi, comment puis-je changer mon monde pour être acteur cohérent de ce monde ?

Cette question, on se la pose pour A Rocha : comment notre organisation, fondée sur la conscience de l’amour de Dieu pour toute la création, animée par le souci d’aimer notre prochain, active pour étudier et restaurer les écosystèmes vulnérables, doit-elle sortir de cette crise avec une plus grande pertinence ?

En attendant, nous sommes fragilisés par l’actualité : les finances de l’association dépendent de la générosité de la plupart d’entre vous, de l’événementiel et l’accueil dans nos centres, et enfin de dotations pour un certain nombre de missions. Personne ne doute que nous sommes très vulnérables, mais aussi que nous restons plein d’espérance sur la fidélité de chacun d’entre vous pour traverser la crise.

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