Le travail d’A Rocha sur le Rollier à l’honneur
Une belle reconnaissance pour le travail de Timothée Schwartz et son équipe basée dans la Vallée des Baux : le journal scientifique Ecology and Evolution fait honneur à son travail sur le magnifique Rollier d’Europe et a choisi son récent article scientifique illustré par une photo prise par Peter Harris pour la couverture de son dernier numéro !
L’article lui-même est en anglais, mais Timothée en résume ainsi la teneur :
Les dispositifs artificiels sont de plus en plus utilisés pour protéger les espèces animales en réponse à la disparition de leurs habitats naturels. Cependant, peu d’études ont démontré qu’ils aident réellement les espèces qu’ils ciblent, alors qu’ils peuvent même présenter le risque de créer des pièges écologiques. Cela se produit lorsque l’on constate une baisse de l’état de santé des individus dans des habitats artificiels qui sont plus attractifs que leurs milieux naturels équivalents.
Dans cette étude, nous avons cherché à savoir si les nichoirs artificiels pouvaient constituer des pièges écologiques pour les Rolliers d’Europe Coracias garrulus, en étudiant une population qui se reproduit à la fois en nichoirs et en cavités naturelles dans la Vallée des Baux de Provence.
Notre hypothèse initiale était que les conditions microclimatiques au sein des nichoirs seraient plus extrêmes et donc plus stressantes pour les oiseaux, ce qui conduirait à un moins bon état de santé des rolliers, créant ainsi un piège écologique. Les résultats ont montré que les nichoirs étaient préférés aux cavités naturelles par les rolliers. Malgré des conditions microclimatiques nettement plus extrêmes dans les nichoirs, nous avons trouvé que le succès de reproduction des rolliers était similaire entre les types de nids artificiels et naturels. Nos résultats suggèrent également que les rolliers ont sélectionné les nichoirs qui ont le microclimat le moins extrême (parmi ceux disponibles), évitant ainsi d’éventuels pièges écologiques.
Nous concluons que les nichoirs ne créent pas de pièges écologiques pour les rolliers dans ce site d’étude. Cependant, d’autres espèces peuvent être plus sensibles aux variations du microclimat ou moins capables d’éviter les nichoirs les moins favorables. Ces résultats pourraient contribuer à améliorer le placement des nichoirs afin d’y réduire le risque d’y créer un microclimat extrême. Il serait intéressant à l’avenir de comparer d’autres paramètres reflétant l’état de santé des rolliers entre les deux types de nids. Nous soulignons également l’intérêt de l’utilisation de l’hypothèse de piège écologique comme cadre d’évaluation du succès des dispositifs artificiels utilisés pour la conservation des espèces.