Le baguage, un outil indispensable à la préservation d’espèces
Un petit rappel en bref !
A travers un article paru sur notre site web en 2019 (lire ici), nous vous avions expliqué le « comment » du baguage, une activité essentielle dans notre programme de conservation, depuis la création d’A Rocha en 2000 !
Rappelons simplement ici que tous les programmes d’étude nécessitant la capture à des fins de baguage des oiseaux sont encadrés par la loi, et ne peuvent être mis en œuvre qu’après validation par le CRBPO-MNHN. Seuls les bagueurs diplômés et à jour de leur autorisation annuelle de baguage sont habilités à pratiquer cette activité.
De la bague aux protocoles
Si au début, le baguage a permis de comprendre le phénomène des migrations, aujourd’hui, il est pratiqué à des fins de conservation d’espèces. En effet, les grandes quantités de données obtenues permettent de mieux connaître et comprendre le fonctionnement des écosystèmes et les espèces étudiées, et ainsi de rendre plus pertinentes les mesures de conservation mises en place.
Il est ainsi possible de corréler le déclin de populations d’oiseaux et des phénomènes liés aux activités humaines (dégradation de leurs habitats, changement climatique, disparition des insectes…).
Des protocoles qui s’affinent
Pour rendre les plus informatives possibles les données obtenues, il existe un certain nombre de protocoles de baguage, qui ont évolué dans le temps (STOC, VOIE, SEJOUR, PHENO…). Car selon qu’on s’attache à étudier le succès de la reproduction, la variation des voies de migration et des périodes de migration, ou encore les sites de halte migratoire, l’effort de capture va varier de façon saisonnière et/ou en intensité.
Quelles espèces sont dans le viseur d’A Rocha France ?
En 2020, nous avons mis en œuvre deux protocoles de baguage distincts, sur notre site privilégié d’études, le marais de l’Ilon :
- Le protocole VOIE : il vise à documenter les variations de voie de migration entre individus, dans l’espace et dans le temps, pour quelques espèces avec une forte pression de baguage en Europe, et générant un nombre important d’allo-contrôles (capture d’individus ayant été bagués sur un autre site). A l’Ilon il s’agit surtout de cibler les hirondelles rustiques qui se rassemblent en fin d’été et forment l’un des dortoirs les plus importants et les plus réguliers d’Europe, un dortoir que nous suivons depuis 2006 !
- Le protocole PHENO : il a pour but de documenter les variations de phénologie migratoire des passereaux entre individus, dans l’espace et dans le temps. Nous réalisons ce protocole tout au long de la saison de migration post-nuptiale, c’est-à-dire de la fin août à la fin novembre. Il a commencé sur notre site d’études à partir de 2019.
L’heure du bilan
L’an passé, nous avons ainsi réalisé 26 sessions de baguage sur ce site (14 pour le protocole PHENO, 12 pour le protocole VOIE). Au total, nous avons capturé 5211 oiseaux de 41 espèces.
Retrouvez le détail de nos résultats dans notre rapport dédié : Lire ici (format pdf)
Quelques points marquants en 2020
Le point le plus marquant est sans doute l’abondance des Martins-pêcheurs Alcedo atthis, avec près de 30 individus différents capturés sur le site, autant qu’en 2019. A noter également, le baguage d’un Blongios nain, représentant la 3ème capture sur le site, ainsi que du premier Pouillot à grands sourcils Phylloscopus inornatus et de la première Locustelle luscinoïde Locustella luscinoides sur le site.
La période de suivi pour le protocole PHENO vient tout juste de s’achever au marais de l’Ilon pour la saison 2021 ! En attendant le rapport 2021, nous pouvons déjà vous dire qu’une fois encore les oiseaux nous ont réservé de belles surprises.
Et si vous avez à cœur d’expliquer le baguage aux enfants, voici une vidéo qui pourrait vous intéresser.